|
Opéra/ Théâtre du Capitole - Saison lyrique 2020-2021
|
|
|
|
ANNONCE
Enfin, de bonnes nouvelles !
La future saison du navire amiral de la culture toulousaine, le Théâtre du Capitole, vient d’être communiquée, coronavirus oblige, via internet. En ces temps de contraintes multiples, de stress, de doutes, de peur, osons les mots, cette annonce nous ouvre des lendemains pleins de promesses.
Alors que les saisons actuelles, dans le monde entier, ont de la peine à se terminer en raison du confinement (lire entretien avec Christophe Ghristi), alors que des festivals d’été, dont le plus prestigieux (Bayreuth), annoncent leur annulation pure et simple, alors que le secteur économique de la Culture craint une sortie de crise catastrophique le concernant, alors que des mécènes, parmi les plus importants et fidèles, font leurs comptes avant de renouveler leurs engagements, alors que l’on pouvait craindre en fait une saison « de guerre » au Capitole, voilà que Christophe Ghristi nous révèle un programme généreux d’immenses chefs-d’œuvre. Une sorte de bouffée d’oxygène, une bouée de sauvetage, l’espoir en des jours meilleurs. |

Les Noces de Figaro : L'irrésistible septuor du 2ème acte (2008 – Mise en scène Marco Arturo Marelli). Du 1er au 3e rang / de gauche à droite : Ricarda Merbeth (La comtesse Almaviva), Andrew Schroeder (Le comte Almaviva),
Luciano di Pasquale (Bartolo), Daniela Mazzucato (Marcellina), Alex Esposito (Figaro), Rodolphe Briand (Basilio) et Anne-Catherine Gillet (Susanna) - Photo Patrice Nin -
|
De chefs-d’œuvre en… chefs-d’œuvre
L’ouverture de saison se fait avec le retour tant attendu des Pêcheurs de Perles de Georges Bizet, dans une nouvelle production confiée à Thomas Lebrun, chorégraphe, actuellement directeur du Centre national chorégraphique de Tours, une quasi-première lyrique pour ce danseur. Sous la direction d’Emmanuel Plasson, Christophe Ghristi réunit une distribution francophone : Anne-Catherine Gillet (Leïla), Mathias Vidal (Nadir), Alexandre Duhamel (Zurga) et Jean-Fernand Setti (Nourabad).
Attention : un changement de programmation de ce spectacle d'ouverture a eu lieu. L'ouvrage de Bizet est remplacé par Cosi fan tutte de Mozart. Voir l'article qui détaille ce changement.
Le 23 octobre et pour une seule représentation, en version concert, c’est la Pénélope de Gabriel Fauré qui est à l’affiche dans sa version d’origine, à savoir avec pour seul accompagnement… un piano. La majorité et plus encore des quatorze rôles de cet impressionnant poème lyrique en trois actes est tenue par des chanteurs hexagonaux, dont, bien sûr, dans l’écrasant et wagnérien rôle-titre, Catherine Hunold.
L’entrée au répertoire du Capitole du Viol de Lucrèce de Benjamin Britten se fait dans une nouvelle production signée Anne Delbée, sous la direction de Marius Stieghorst, actuel assistant de Philippe Jordan à l’Opéra de Paris. Dans les principaux rôles nous découvrirons la mezzo Agnieszka Rehlis (Lucrèce) et le baryton Duncan Rock (Tarquin). Début 2021, retour du chef-d’œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski : Eugène Onéguine, également dans une nouvelle production signée Florent Siaud, sous la direction musicale de Gabor Kali, celui-là même qui devrait diriger un concert à la Halle aux grains le… 25 avril 2020 ! Stéphane Degout et Valentina Fedeneva se partagent les deux rôles principaux (Eugène et Tatiana). Version concert également pour la première audition au Capitole du Teuzzone d’Antonio Vivaldi, sous la direction de Jordi Savall. Au rang des chefs-d’œuvre nous revient celui de Claude Debussy, Pelléas et Mélisande, sous la direction de Léo Hussain, dans une mise en scène en provenance du Théâtre des Champs Elysées, signée Eric Ruf. La mezzo-soprano Victoire Bunel et le ténor-baryton Marc Mauillon sont Mélisande et Pelléas face au Golaud d’André Heyboer. Le printemps 2021 s’ouvre avec les reprises des Noces mozartiennes sous la direction de Maxim Emelyanychev et dans la mise en scène de Marco Arturo Marelli. A l’exception du Comte de l’Allemand Michael Nagy, la distribution est entièrement française ! Un vrai challenge. C’est au Théâtre Garonne que se poursuit cette saison avec un diptyque composé de La Damoiselle Elue (Claude Debussy) et Journal d’un Disparu (Leoš Janáček) dans une mise en scène de la performeuse italienne Silvia Costa. |

La Force du Destin : Final (1999, mise en scène Nicolas Joel) – Roberto Scandiuzzi (Padre Guardiano), Gegam Grigorian (Alvaro) et Andrea Gruber (Leonora) - Photo Patrick Riou -
|
O |
Fin de saison tellurique avec rien moins que l’inchantable et maudite Force du Destin de Giuseppe Verdi et la volcanique Elektra de Richard Strauss. C’est dans une reprise de la production signée Nicolas Joel et sous la direction de Paolo Arrivabeni que se fait l’ouvrage italien, avec Catherine Hunold (Leonora), Amadi Lagha (Alvaro) et Gezim Myshketa (Carlo). Nous sommes à quelques jours des vacances d’été 2021, c’est le moment de clore cette saison avec la sympathique famille des Atrides. Retour du metteur en scène Michel Fau pour cette nouvelle production dirigée par Frank Beermann. Ricarda Merbeth (Elektra), Johanna Rusanen (Chrysothémis), Violeta Urmana (Clytemnestre) et Matthias Goerne (Oreste) discuteront allègrement à coups de hache pour notre plus grand plaisir.
Récitals de mélodies (Sabine Devieilhe, Marina Rebeka, Matthias Goerne et Véronique Gens), Midis du Capitole et concerts complètent avec gourmandise cette saison 2020/2021. |
Quelques réflexions
Entre reprises, créations in loco et nouvelles productions, c’est une saison incontestablement très riche. Voire richissime ! Dans tous les cas, propre à satisfaire les appétits les plus exigeants en matière de répertoire. A l’évidence, Christophe Ghristi s’entoure aujourd’hui de metteurs en scène et de chefs d’orchestre dont il a jugé antérieurement du talent. A ce titre-là, le retour dans la fosse capitoline de Frank Beermann (Parsifal en 2020) est un vrai bonheur annoncé. De même que la première montée au pupitre de cette grande maison, et dans un Mozart, de Maxim Emelyanychev. Il faut ensuite reconnaître de forts et ambitieux paris quant aux metteurs en scène pour des nouvelles productions. Si l’on perçoit, depuis que Christophe Ghristi est arrivé à la tête du Capitole, l’amorce d’une virtuelle troupe de chanteurs, ce n’est pas pour autant que cette saison ne comporte pas son lot de découvertes vocales. Rencontres excitantes entre toutes. Soulignons aussi combien la prise du rôle d’Onéguine par Stéphane Degout a toutes les chances de faire un buzz énorme et probablement justifié dans le microcosme lyrique. Saluons enfin la place faite aux interprètes hexagonaux.
Encore une fois, de formidables rendez-vous.
Robert Pénavayre
Article mis en ligne le 5 avril 2020
|
|
|
infos |
|
Renseignements concernant les distributions, les dates et les abonnements :
www.theatreducapitole.fr
|
|
|
|
|
Les saisons musicales
lyrique et
chorégraphique
toulousaines
|
|
|
|
|
2020-2021 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|