: Pour vous qui dirigez de nombreux très grands orchestres internationaux, comment gérez-vous les relations que vous établissez avec les musiciens de ces orchestres ?
M.-W. C. : Cela dépend de la situation que j’occupe. Lorsque je suis directeur musical ou chef permanent de l’orchestre, j’ai une responsabilité supplémentaire relative à la vie générale de l’orchestre, en plus de la responsabilité musicale des œuvres que je dirige. Ceci est une responsabilité assez lourde. De plus en plus, je laisse l’administration et les musiciens eux-mêmes gérer ce genre d’activités. Musicalement il n’y a donc pas une grande différence entre les deux manières de travailler. Nous sommes là pour servir la musique. Non pas la Musique en général, mais celle qu’ont écrite ces grands génies qui sont au-dessus de nous.
: Comment équilibrez-vos vos activités symphoniques et vos participations lyriques ? Quelles différences existe-t-il entre ces deux types d’activité ?
M.-W. C. : C’est assez différent. Lorsque nous pratiquons la musique symphonique, nous sommes responsables à 100 % du résultat. A l’opéra, l’orchestre ne représente qu’une partie du spectacle. En tant que chef d’orchestre, je fais partie d’une équipe, avec le metteur-en-scène, avec les techniciens, les luminaristes… C’est vraiment un travail d’équipe.
: La première œuvre que vous jouez lors de votre concert toulousain est une partition d’Olivier Messiaen dont on célèbre le centenaire de la naissance. Vous avez bien connu ce compositeur. Quelles ont été vos relations avec lui ?
M.-W. C. : Pour moi il a représenté l’expérience la plus précieuse de ma vie depuis mon arrivée à Paris, il y a maintenant une vingtaine d’années. On connait sa musique, on sait qu’il est l’un des plus grands musiciens de notre temps. Mais je ne connaissais pas l’homme. On peut dire que l’homme était encore plus grand que le musicien. L’homme le plus proche d’un saint. Sa sainteté va bien au-delà se son mysticisme bien connu. Il s’agit là d’un niveau d’humanité particulièrement élevé. Quand on a connu un homme tel que lui, cela aide pour la vie…
Propos recueillis le 27 mai 2008 par Serge Chauzy |