Richard Strauss ou l’art choral sur ses sommets
La publication du présent enregistrement est en elle-même un double hommage. Bien sûr celui adressé à l’une des facettes les moins connues de Richard Strauss (1864-1949), l’autre à cet indispensable mission des maisons de disque quant à la diffusion, hors des sentiers mille fois battus, de chefs d’œuvre tombés dans l’oubli.
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D’une tessiture globale s’étendant sur 4 octaves, l’exécution de ce motet réclame des interprètes rompus aux mille prouesses techniques qu’exige cet ouvrage d’une ampleur vertigineuse. C’est sur un poème du poète bavarois Friedrich Rückert (1788-1866), lui-même largement inspiré du Ghazel de l’immense poète persan Hâfiz de Shiraz, que le compositeur du célèbre Rosenkavalier a écrit cette page chorale. Profondément panthéiste, Richard Strauss n’en demeure pas moins ici le chantre musical et extraordinairement émouvant d’un poème essentiellement spirituel illustrant la gloire de la Lumière céleste.
Le programme se poursuit avec Traumlicht, Lumière du songe, créé en 1936, à nouveau sur un poème de Rückert et s’achève sur les Zwei Gesänge opus 34, créés successivement en 1898 et 1899, le premier, Abend, le Soir, sur un poème de Schiller, le second, Hymne, sur un texte de Rückert.
Un magnifique programme donc, somptueusement interprété par le chœur Accentus et le Latvian Radio Choir, l’ensemble sous la direction de Laurence Equilbey.
Un disque précieux entre tous.
Robert Pénavayre |